Fayez est habitué depuis qu'il est jeune à l'idée que plus tard, il reprendra la boutique de son père. Il l'aide donc à chaque fois que celui-ci lui demande et participe souvent à ses excursions. Cependant, s'il est loin d'être aussi dynamique que son père, c'est que ce travail ne l'intéresse pas vraiment, et, quand il l'aide, il est souvent absent, ailleurs. De plus, comme il sait que sa place est assurée, il ne fait pas d'effort particulier pour la garder, et passe plutôt son temps à penser à autre chose.

Il s'amuse en ville et arpente souvent les rues en compagnies d'amis avec qui il adore passer du temps. Récemment, son père l'a promis à la fille du marchand d'épice, Aaliyah. Cependant, ce n'est pas qu'il ne s'entend pas bien avec la jeune fille, avec qui il parle souvent, mais celui-ci a un secret qu'il ne peut avouer à sa famille. Ce ne sont pas les femmes, mais les hommes qui l'attirent. Il ne sait comment dire à son père que ce mariage ne lui plaît guère sans le froisser ni avouer son secret, d'autant plus que son père semble convaincu que les deux jeunes s'apprécient et que Fayez ne peut le réfuter complètement.

Jusqu'à ses onze ans, Samya avait une vie normale. Cependant, lors de cette onzième année se produit un événement assez particulier. Samya avait suivi son père au palais, celui-ci étant allé y vendre des tapis. Alors qu'elle s'était écartée, elle découvrit dans un couloir un complot contre le Sultan. Elle prévint son père, qui en informa le Sultan. Ce dernier leur en fut reconnaissant et plaça Samya comme suivante de la Sultane en remerciement.

Des quartiers simples d'Ashgabad, elle passa à la Cour, si impressionnante et belle, où toutes les grandes choses se passent. On disait que le Sultan avait nommé la jeune fille aussi pour consoler sa femme, attristée de ne pouvoir donner d'enfant mâle, et pour lui redonner le sourire, car de ce côté là, la gamine n'était pas en reste.

Elle vécut donc entre Ashgabad la Simple et Ashgabad la Magnifique, se faisant des amis dans les deux endroits. La Sultane, notamment, prit une grande place dans son coeur, et elle la considéra vite un peu comme une deuxième mère, bien que la sienne lui suffise amplement, puis comme une amie, avec qui elle adorait discuter.