Marié à 21 ans à une femme de 15 ans qu'il n'aimait pas, il s'est soumis à ce mariage, s'efforçant de remplir néanmoins ses obligations envers son épouse qui lui apportait une dot indispensable au jeune homme flambeur qu'il était mais aussi et surtout le génie, nommé Ramaël, offert à l'un de ses aïeuls en remerciement de sa bravoure à l'armée.

Vingt-cinq ans et trois enfants plus tard, ses relations avec sa femme sont toujours aussi mauvaises. On le soupçonnet d'avoir poussé sa fille dans les bras du sultan pour les avantages qu'il pouvait en tirer mais aussi pour faire enrager sa femme, qui fut l'une des premières maîtresses du Sultan, ce qu'il n'a jamais apprécié. Quelques temps après, il acquis l'immense privilège de siéger au conseil. Beaucoup pensent, évidemment, que l'influence de sa fille sur le Sultan y est pour beaucoup.

Issue d'un grande et vénérable famille, elle fut mariée contre son gré à Ahrman. Elle est devenue maîtresse du Sultan quelques temps après son accession au trône, elle était déjà alors mère de trois enfants. Cela représentait pour elle une revanche idéale sur ce mari qui l'avait toujours regardée de haut, brisant alors les rêves d'amour qu'elle chérissait. Avec le Sultan, plus jeune qu'elle de six ans, elle avait cru connaître un amour réciproque, mais il l'abandonna au bout de deux ans pour une autre, lassé de ses crises de jalousie.

Ce fut pour elle un coup dur, d'autant plus que le mépris de son mari lui devint insupportable. Elle continua de le tromper sans se cacher, profitant de la protection du Sultan, encore attaché à celle qui lui avait tout appris de l'amour, n'hésitant pas à traîner jusque dans les bas-fonds de la ville dans le seul but de souiller l'honneur de son mari. On raconte même qu'elle serait allée jusqu'à coucher avec le roi des voleurs en personne.

Elle n'accepte pas l'accession de sa fille à la position de favorite et lui cracha un jour qu'elle était une traînée quand elle-même avait "su toucher le coeur de leur estimé Sultan".

Première enfant issue d'un mariage raté, elle est aussi celle qui séparera plus encore ses parents sans le vouloir. Envoyée à la cour à l'âge de seize ans, après avoir reçu la meilleure éducation. Elle s'y est rapidement imposée, guidée par son fort caractère ainsi que par les conseils de son père. Elle ne tarda pas à attirer l'attention du Sultan. Comprenant où voulait en venir son père, elle se rebella contre l'autorité paternelle, refusant de perdre ses chances d'un haut mariage et de faire cela à sa mère à qui elle dévoila les intentions de son père.

A cette révélation, Sezyli entra dans une colère épouvantable, traitant sa fille de traînée, la giflant de toutes ses forcées, la frappant sans cesse. La jeune femme survécut grâce à l'intervention de ses deux frères qui l'arrachèrent à grand peine à leur mère.

Les séquelles physiques et psychologiques empêchèrent la jeune femme de reparaître à la cour durant deux longues années. Cette période de claustration lui donna le temps de réfléchir et c'est plus forte que jamais qu'elle revint au grand jour, à vingt ans. En quelques semaines à peine, elle séduit le Sultan. Comme elle refusa nettement de se donner à lui avant d'être mariée, il encouragea son mariage avec un homme rendu immensément riche par les campagnes militaires, noble et surtout âgé de quatre-vingt huit ans, qui ne la toucha finalement jamais et mourut peu de mois après.

Depuis près de trois ans, elle règne sans partage sur les sens du Sultan, le rendant ivre d'amour. Elle ne se prive pas de prendre un malin plaisir à étaler ses relations avec lui devant sa mère. Désormais, elle attends un second enfant de son amant, lui ayant déjà donné un fils l'an passé, qui, bien que batard, est le premier héritier mâle du royaume. En cet honneur, le Sultan lui a offert un génie pour son service exclusif.

À seulement vingt-deux ans, il est le plus jeune capitaine de l'armée du Sultan, position qu'il ne doit à personne d'autre qu'à son courage frôlant l'inconscience et ses prouesses de stratégie militaire.

Destiné par ses parents à une riche vie oisive et sûre, avec pour seul but de perpétuer leur nom, il s'engagea dans l'armée à seize ans sans le leur demander. Malgré cette désobéissance à ses parents, il ne fut pas démobilisé, sa nature volontaire impressionnant le Sultan.

Contrairement à nombre de jeunes gens de son âge, Syril refuse de ne rien faire de se vie. Montrant sur le champ de bataille autant de bravoure et de force que de sens stratégique et de grandeur d'âme, il a gravit les échelons de la hiérarchie en peu de temps, s'appliquant à mener ses hommes à la victoire sans pillages inutiles ni sacrifices vains.

Au delà du soldat d'exception, l'homme est sûr de lui, mais proche de ses hommes, ce qui lui vaut leur respect et leur dévouement. Il est la figure même du soldat brillant, intelligent, beau garçon. Cependant, il refuse de se marier ou d'honorer une demoiselle, soucieux avant tout de sa carrière, ce qui ne le rend que plus désirable aux yeux de la gente féminine d'Ashgabad qui voit en lui l'homme idéal, parfait double du Prince des Voleurs, mais opposés dans leur morale.

Benjamin de la famille Es'shakyl, il a toujours vécu dans l'ombre de ses aînés, toujours plus habiles que lui, dans tout les domaines. Personne ne s'est jamais vraiment occupé de lui, alors qu'il grandissait en faisant mine que cela l'arrangeait bien, qu'il préférait qu'il en soit ainsi. Il est en conséquence quelqu'un d'assez solitaire, et relativement frustré, qui sait que tout les efforts qu'il pourra faire ne changeront jamais grand chose à ce que les gens pensent de lui.

Sa récente affection pour Vassily Talünd semble réciproque, et c'est bien la première fois de sa vie que quelqu'un l'aime lui, pour ce qu'il est, sans se soucier de qui sont ses frères et soeur. Il espère qu'avec elle, il vaincra ce triste sentiment de solitude et d'abandon qui l'habite.